PHÈDRE

ORATORIO PROFANE POUR UNE COMÉDIENNE
ET DEUX CHANTEUSES LYRIQUES

ÉQUIPE ARTISTIQUE


texte Yannis Ritsos
mise en scène Neus Vila Pons

dramaturgie et traduction Joan Casas Fuster
composition et direction musical Juan Jurado
scénographie Ernest Altés
vidéo et lumières Sylvain Séchet
concepteur sonore Ángel Faraldo (Fundació Phonos)
costumes Annick Weerts
collaboration artistique Eva Ortega Puig
mouvement chorégraphique Anna Rodriguez

DISTRIBUTION

Neus Vila Pons
Montse Solà Pijuan
Adriana Aranda

Cédric Chayrouse

COPRODUCTIONS

Alénya – Caves Ecoiffier
Fabra i Coats, Fàbrica de Creació, Ajuntament de Barcelona

Je me réjouis de travailler Phèdre de Ritsos parce qu’elle nous plonge dans tout ce que cette figure évoque et représente, de la femme emprisonnée dans un carcan social à la femme émancipée prête à vivre pleinement son désir, aborder donc cette figure sans oublier tout ce qu’elle a été au fil du temps et des différentes versions qui se sont succédé.
De même, s’éloignant des structures dialoguées des dramaturgies classiques, la Phèdre de Ritsos place le spectateur et elle-même au moment précis où son for intérieur bascule, tel un tremblement de terre qui commence à briser le tout sur son passage.
Une Phèdre qui avance ; douleur, passion, débordement, noirceur et monstruosité en guise de mât.
Avec ce texte, Ritsos invite Phèdre à emprunter le chemin de la délivrance choisie, refusant les lois et les coutumes, de ce que disent les gens, de ce qu’on attend d’elle et, le faisant, l’auteur bâtit une héroïne qui laisse jaillir son côté plus sensuel, intime et sauvage.
D’où vient Phèdre ? Comment en est-elle arrivée là ? 
Phèdre, fille de Pasiphaé et de Minos, roi de Crète. Elle est offerte en mariage à Thésée, roi d’Athènes, mais elle tombe amoureuse d’Hyppolite, fils du premier mariage entre Thésée et Antiope, une des rares amazones mariées.
Il serait difficile de débuter ce travail aujourd’hui sans penser à toutes ces trajectoires de femmes, de jeunes filles bien souvent, mariées de force et qui renoncent à elles-mêmes, à tout ce qu’elles pourraient être et avoir envie de devenir individuellement. 
Cette négation d’elles-mêmes provoque dans la figure de Phèdre un débordement, une Phèdre qui ne tient pas dans cette enveloppe qui la constitue, comme l’exprime Ritsos, et qui développera pleinement le paradoxe de trouver, dans le sacrifice de la mort, une délivrance vitale et nécessaire.
La mise en scène cherchera les portes d’accès vers l’inconscient et l’énergie vive qui irradient de l’œuvre. Une tragédie à l’état pur, symbolisée par une litanie, un océan de mots qui la précipite sans retour vers son destin.
Ritsos nous convie à emprunter un émouvant voyage vers l’au-delà de l’être, vers l’abîme enseveli des désirs, des instincts et des passions.

Neus Vila Pons

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